Le 7 décembre 1999, mon ami François m'appelle vers 20h : "Ça te dirait de voir Q ?" J'ai à peine dit oui que je suis déjà dans le métro, fébrile. Nous sommes alors en pleine promo du Monde ne suffit pas et l'apparition de Pierce Brosnan et Denise Richards à la première parisienne au Paramount Opéra douze jours plus tôt m'a déjà comblé. Voir Desmond Llewelyn en plus serait un vrai bonheur. Il a côtoyé cinq interprètes de Bond au cours de 17 films ; ses apartés avec 007, spécialement dans Goldfinger et Octopussy, me font toujours rire.
J'arrive aux Galeries Lafayette sur le boulevard Haussmann, où Desmond Llewelyn doit désigner le gagnant d'une tombola organisée pour les familles des employés du magasin. Une BMW Z8 représente le grand prix. La soirée est aux couleurs de James Bond, des affiches du dernier film sont accrochées un peu partout. Lorsque l'acteur fait son apparition, c'est l'émeute. Tout le monde crie et s'agite. Vêtu du même style de costume de tweed qu'à l'écran (!). Desmond Llewelyn est visiblement ému par cette ferveur. S'asseyant au volant de la voiture, il signe des autographes par dizaines, je parviens à lui faire signer une page du "BMW Magazine" spécial Bond récupéré sur place.
Douze jours plus tard, la nouvelle de sa mort dans un accident de voiture m'abasourdit. La façon dont il s'éclipse dans Le monde ne suffit pas résonne désormais comme une prémonition.
A l'occasion d'une visite aux studios Pinewood en juin 2005, j'aurai l'occasion de lui rendre hommage en découvrant dans les jardins une plaque commémorative...
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