
Le blog prend quelques jours de vacances pendant Noël. Passez de bonnes fêtes et... n'abusez pas du fois gras ou vous allez énerver Sir Roger !!!
En 1984, John Gardner envoie James Bond faire un tour à Monaco dans Une question d'honneur et reprend le ton dédaigneux et nostalgique de Ian Fleming. "Monte-Carlo, comme toutes les villes de la Côte d'Azur, a une odeur bien à elle. Bond pensa que celui qui mettrait ce parfum en bouteille ferait fortune car il réveillerait de nostalgiques souvenirs chez ceux qui avaient connu la principauté à sa belle époque. Car, celle qui fut la capitale légendaire du jeu n'avait plus rien aujourd'hui du paradis romantique évoqué par ceux qui avaient gagné et perdu ici leur fortune et leur coeur. Les congés payés, les voyages organisés et les vols charters avaient tué le rêve." 007 ne fera pas grand-chose dans la principauté, si ce n'est jouer à la roulette et prendre des cours d'informatique (!) auprès de la belle Perséphone Proud.
dans Ne rêve jamais de mourir en 2001, la ville retrouve les faveurs de Bond. "Le casino de Monte-Carlo était l'un des préférés de Bond. Il connaissait personnellement le directeur et plusieurs employés." Il faut dire que Benson s'est rendu sur place, comme il le fait pour chacun de ses romans, et qu'il a pu obtenir une visite privée de l'établissement, qui l'a enchanté. Faisant table rase des considérations de Fleming (dont les valeurs sont celles de l'avant-guerre), il a donc redoré le blason du casino au sein de l'univers bondien (littéraire, en tout cas). 007 affronte au baccara Le Gérant, alias Pierre Rodiac (du nom de l'ex-président du Club James Bond, qui lui a servi de guide sur la côte d'Azur. Salut, Pierre!).
C'est au casino de Monte-Carlo que James Bond a mené une de ses toutes premières missions. Le Chef de S le précise en effet dans Casino Royal : "Il doit être très bon aux cartes, sinon il n'aurait pas tenu pendant deux mois à Monte Carlo avant la guerre, à surveiller deux Roumains qui travaillaient avec de l'encre sympathique et des lunettes noires. Avec la collaboration du Deuxième Bureau, il a fini par les avoir et il est parti avec le million de francs qu'il avait gagné." Ce bref passage est la seule aventure monégasque de 007 sous la plume de Ian Fleming. La raison est simple: le casino n'était pas spécialement apprécié par le romancier.
En 1981, deux ans avant Jamais plus jamais, Sean Connery reprenait son rôle d'agent secret... Enfin, pas tout à fait. Le dessinateur Uderzo décidait de le caricaturer dans L'Odyssée d'Astérix (deuxième album du petit Gaulois écrit seul après la mort de Goscinny) sous les traits d'un espion de Jules César, Zérozérosix... Son char est rempli de "gadgets" dont un éjecteur de fumée noire pour semer ses poursuivants ! Le clin d'oeil à Goldfinger (1964) est savoureux. Autre référence: le parchemin contenant les instructions de son chef (qui a le visage du barbouze Bernard Blier) s'autodétruit à la fin de la lecture...
Dans Un cerveau d'un milliard de dollars, Vladek Sheybal fait une petite apparition en Russe, ce qui n'aurait jamais dû arriver car Harry Saltzman s'était juré de ne plus jamais l'employer sur ses films après une altercation sur le plateau de Bons Baisers de Russie (1963) !
Après avoir fréquenté Bond à trois reprises (lire ici), Burt Kwouk a enfin donné la réplique à Palmer dans le revival Bullet to Beijing en 1996.
à suivre...
"A Cannes, un matricule chasse l'autre. Les agents secrets se suivent et ne se resemblent pas. Après 007, la Croisette a vu débarquer... 000. Autrement dit Michael Caine, l'anti-héros par excellence, le James Bond du pauvre, l'espion qui vous laisse froid. Son arrivée est passée inaperçue." Couvrant le festival de Cannes 1965, le journaliste de "Ciné-Monde" n'y allait pas de main morte avec Michael Caine, venu présenter Ipcress danger immédiat ! Il n'avait peut-être pas tout à fait tort sur le fond, car l'idée du personnage d'Harry Palmer (créé par le romancier Len Deighton) était justement de l'opposer à celui de Bond : plus quotidien, moins fantasque, qui plus est myope. Ce qui ne l'empêchait pas de vivre des aventures périlleuses et haletantes... Après Ipcress, Palmer reviendra dans Mes funérailles à Berlin et Un cerveau d'un milliard de dollars. Comble de l'ironie, ces films étaient produits par Harry Saltzman, le partenaire de Albert Broccoli sur les Bond. "Il voulait conquérir de nouveaux territoires" dit ce dernier. Et il y est arrivé avec succès. Grâce aussi au talent de nombreux membres des équipes des films de Bond. Voyez plutôt :
à suivre...
Deux ans plus tard, le bâtiment figurera le Ministère de la Défense dans Demain ne meurt jamais ! (merci à Jeff)
