jeudi 31 décembre 2015

Le Time est éternel



Dans Les diamants sont éternels (1971), James Bond lit paisiblement un magazine au bord de la piscine lorsqu'arrive Tiffany Case... Mais que lit-il, exactement ? La simple vision du film ne donne pas la réponse.


Le fonds d'images Getty permet d'identifier la revue : il s'agit de Time Magazine du 12 avril 1971. Le lieutenant William Calley Jr venait d'être condamné devant un tribunal pour avoir mené un massacre de civils vietnamiens en 1969.



à lire également, l'article sur le Time visible dans Goldfinger (ici).

mercredi 30 décembre 2015

007 vu par les écrivains (2) : Roland Barthes and co


 

En décembre 1965, "Le Nouvel Observateur" s'intéresse à James Bond. "Devant un tel phénomène sociologique, nous avons demandé leur opinion à quelques spécialistes des faits humains et des mythes". 

Roland Barthes : "Il y a eu un temps où le héros de notre époque était un homme complet: sans cessé d'être le plus fort, il pensait, savait, il était celui qui voit clair ; c'est ce qu'on pouvait lire dans les rôles et le regard même de Gary Cooper ou de Humphrey Bogart. Bond, lui, n'a jamais l'air de penser et cependant il décide toujours ; il connaît des obstacles, non des résistances ou des fatigues ; il est non seulement invulnérable mais encore inusable et insalissable : c'est un bel objet qui manipule d'autres objets ; il est parfaitement homogène au monde de gadgets dans lequel il vit. Tout cela va cependant très bien dans la mesure où le bondisme se met en spectacle lui-même et comporte toujours un certain grain de parodie : à sa manière, James Bond est un héros distancé."

Jean Duvignaud : "Au cinéma, James Bond est une sorte de monstre : il cristallise assurément la force et représente, par là, un héros bien musclé qui évoque assez bien les beaux SS que d'aucuns trouvaient fascinants ; les femmes qu'il étreint, on aimerait savoir ce qu'elles éprouvent, car ce héros semble bien un monstre froid. Cela dit, on conçoit qu'il exerce une fascination négative - comme celle de Siegfried, un Siegfried libertin."

Georges Balandier : "Avec les aventures de James Bond, les mythologies modernes s'enrichissent d'un nouveau chapitre. On y raconte comment le héros maîtrise le temps et l'espace, comment il brise les manœuvres des organisations et des puissances avec les seuls moyens de l'individu. Reconnaissons-le sans trop jouer sur les mots. Ce personnage fait accomplir un bond en avant dans "l'imaginaire" des hommes du XXe siècle. Il joue le rôle de révélateur."

jeudi 24 décembre 2015

L'espion qui aimait ça...


Après Jamais plus jamais (1983), remake de Opération Tonnerre (1965), voici Jamaix plus encore, remake (?) porno de Jamais plus jamais... 
Mais avant, il y a eu "James Bande 00 Sex", récompensé à Dusseldorf !

 

mardi 22 décembre 2015

Paris in the Printemps

Dans Bons Baisers de Russie (1963), James Bond et Tatiana Romanova dînent avec Red Grant dans l'Orient-Express et l'on peut apercevoir derrière Sean Connery une publicité pour le grand magasin du Printemps, situé sur le boulevard Haussmann.



Sur cette même avenue se trouve le repaire du SPECTRE dans le roman Opération tonnerre (au 136 bis) et pas très loin non plus, le hammam où se rend Blofeld (lire ici).



vendredi 18 décembre 2015

Le spectre de la torture




Dans 007 Spectre (2015), Oberhauser / Blofeld torture James Bond, attaché à un fauteuil. Mais avant de lui introduire des aiguilles dans la tête, il évoque "un homme qui se voit vidé de ses entrailles" et estime que "cette expérience se déroule à distance. Cela ne se déroule pas là où il se trouve. Un homme vit à l’intérieur de sa tête, car l'âme y a son siège. James et moi avons assisté à une scène il y a peu où un homme se trouvait dépossédé de ses yeux. Alors, la plus extraordinaire des choses s'est produite. As-tu remarqué, James ? Il n'était plus présent. Il était déjà parti, il était encore en vie, donc dans ce bref intervalle entre la vie et la mort, il n'y avait plus personne dans son crâne. Fort étrange. Bon, James ! Je vais m'introduire là où tu te trouves : à l'intérieur de ta tête. Alors, la première sonde va te brouiller la vue, l'ouïe et enfin, l'équilibre, grâce à une toute légère manipulation."



Cette scène vient directement de Colonel Sun de Robert Markham (alias Kingsley Amis), le premier roman de Bond écrit après la mort de Ian Fleming (en 1968). 007 est fait prisonnier sur une ile grecque par le colonel chinois Sun Liang-tan, qui tient ce discours :

"Où est la nature intrinsèque de l'homme? Où se trouve sa partie essentielle, son âme, son être, son identité?... On peu faire des choses très désagréables aux ongles, par exemple. Ou aux parties génitales. (...) Mais tout cela se passe, pour ainsi dire, ailleurs. Un homme peut se voir étripé et en être horrifié, et souffrir intensément. Mais cela se passe ailleurs. Pas... là où il vit. (...) Un homme vit dans sa tête. C'est là que se trouve son âme. Et c'est vrai objectivement et subjectivement. Il m'est arrivé d'être présent, une fois, quand un prisonnier américain, en Corée, a été privé de ses yeux. Et il s'est produit la chose la plus surprenante. Il n'était plus là. Il était parti, tout en restant encore en vie. Il n'y avait personne dans son crâne. Alors, James, je vais pénétrer le siège de votre vie, l'intérieur de votre vie, l'intérieur de votre tête. Nous allons commencer par l'oreille."

mercredi 16 décembre 2015

007 vu par les écrivains (1) : Joël Houssin



Joël Houssin, l'auteur de la série du Dobermann, a écrit en 1983 dans la revue Métal Hurlant Aventure n°1 un article intitulé "Les Armes à Bond". Et le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas tendre avec 007 et encore moins avec Ian Fleming. Extraits :

"On a souvent reproché à Bond d'utiliser, à ses débuts, un "pistolet de dame", le Beretta 25. A mon sens, si le choix de cette  arme est une sottise, l'utilisation que Bond en fait est une hérésie. En effet, si un tueur fonce sur 007 avec un rasoir, le célèbre agent britannique pourra toujours lui vider son chargeur dans le baquet, l'ennemi aura largement le temps de le raser de près, de lui fabriquer un double sourire et de lui tailler une boutonnière verticale, de la gorge au pubis, avant d'enfin, dans la mesure où Bond est un tireur émérite, s'effondrer sous le coup d'une vieille lassitude consécutive à une trop grande perte de sang. Le calibre 6.35 n'a aucune puissance d'impact. Il n'arrêterait pas un pékinois.

Non content d'utiliser une arme inefficace, Bond la place dans un étui à bretelle en peau de chamois (c'est plus chic). Parfait pour nettoyer un pare-brise, le chamois ne peut raisonnablement servir de holster. Le Beretta y resterait accroché, s'y encrasserait plus sûrement que dans une bassine de sciure et ne pourrait en aucun cas être dégainé rapidement. Que de handicaps ! Dont le moindre, finalement, est peut-être de placer son pistolet sous son aisselle gauche, position déjà abandonnée alors que Capone têtait encore le sein de sa nourrisse. N'importe quel flicard de province sait qu'un calibre se porte légèrement au-dessus de la hanche droite (pour un droitier, évidemment), ou encore de la hanche gauche avec la crosse à l'intérieur. Toute autre position est néfaste à la rapidité. Il n'y a vraiment que ce nave de Bond pour l'ignorer."




jeudi 19 novembre 2015

007 au 12e Salon des séries



Je serai présent samedi au 12e Salon des séries et du doublage à 14h pour parler... de James Bond !


samedi 14 novembre 2015

"En ces lieux, aujourd'hui, il me revient quelque chose de Tennyson"



"Si nous ne sommes plus aujourd'hui cette force
Qui jadis remua Ciel et Terre
Ce que nous sommes, nous le sommes
Des cœurs héroïques d'une même trempe
Affaiblis par le temps qui passe et la fatalité
Mais forts par la volonté de lutter, d'explorer, de découvrir et de ne rien concéder."

mercredi 11 novembre 2015

Le petit livre de James Bond (8)




Mon passage sur le plateau de LCI ce mercredi 11 novembre, jour de la sortie de 007 Spectre, à retrouver ici et .


dimanche 8 novembre 2015

"Je voudrais avoir Venantino pour le film"


Venantino Venantini vient de publier ses mémoires, Le Dernier des Tontons flingueurs (chez Michel Lafon) et raconte comment il a failli affronter James Bond...


Début 1965, l'agent de l'acteur italien apprend que Terence Young souhaite que son poulain se rende à Londres pour faire des essais. Il s'agit ni plus ni moins du rôle de Emilio Largo dans Opération tonnerre.

"Les tests se déroulèrent dans les studios de Pinewood, dans la proche banlieue londonienne. Tout se passa très bien. Trop bien même. Le soir, après avoir visionné les rushes, Terence Young, Albert Broccoli et Harry Saltzman m'invitèrent à dîner. La bonne humeur régnait autour de la table. Au moins jusqu'à ce que Young prenne la parole.

- Tout a été parfait. Mais il y a un petit problème, Venantino. Tu plais trop !

C'était bien la première fois que l'on me faisait ce reproche. Le metteur en scène précisa sa pensée. 

- Emilio Largo est un méchant hors norme. Une ordure cynique, machiavélique et amorale. Et toi tu es naturellement sympathique. J'ajouterais même que tu as parfois de faux airs de Sean Connery...

Malgré leur déception première, les trois patrons d'Opération tonnerre semblaient néanmoins tenir à moi. Ils me fixèrent un rendez-vous le surlendemain pour de nouveaux essais. Sur le plateau des répétitions, toute l'équipe était sur les dents comme pour une véritable  prise. Cette fois-ci on me maquilla. Il fallait que je fasse peur. On me greffa une mâchoire en acier comme pour le futur personnage de L'espion qui m'aimait. Mais la magie n'opéra pas. Je pouvais à la rigueur camper Felix Leiter, l'ami de James Bond, mais pour Emilio Largo, une odure internationale, c'était raté. Mon aventure bondienne prit fin sur les bords de la Tamise."

Le rôle ira à Adolfo Celi, un bon ami de Venantino...


samedi 7 novembre 2015

Le petit livre de James Bond (7)




L'émission "Grand Public" est à revoir sur ce lien.




vendredi 6 novembre 2015

Conseil de lecture



Mon ami Guillaume Evin, déjà auteur de "Goldmaker", "Le dico secret de James Bond", "James Bond est éternel", etc. vient de sortir "James Bond : l'encyclopédie 007" chez Hugo. A lire !

jeudi 5 novembre 2015

PROMO(07)




Je passerai dans l'émission "Grand Public" sur France 2 le vendredi 6 novembre à 20h40 et sur LCI le mercredi 11 novembre à 15h30 pour parler de James Bond et de mon livre.

lundi 2 novembre 2015

Le spectre du passé





Avant d'incarner Franz Oberhauser dans 007 Spectre, le formidable acteur autrichien Christoph Waltz, que tout le monde a découvert dans Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, avait déjà croisé la route de 007. Plus précisément celle de Ian Fleming...




Dans le téléfilm avec Charles Dance, Ian Fleming ou les mémoires d'un espion (Goldeneye-1989), il jouait un nazi que Fleming tentait vainement de saouler pour obtenir des codes secrets...




Merci à Eric Saussine pour les captures

dimanche 1 novembre 2015

Bons baisers d'Espagne


Petite question : de quel Bond s'agit-il ?


L'espion qui m'aimait ? GoldenEye ?


Eh bien non, en réalité, il s'agit d'une comédie espagnole, Torrente 2 : Mision en Marbella (2001) !




Torrente est un personnage de flic vulgaire, macho, brutal, lâche et incompétent créé par l'acteur-réalisateur Santiago Segura dans une série de 5 films (jusqu'à présent).




Le ton est parodique et assez graveleux...







mercredi 21 octobre 2015

Les adresses de Bond à Paris (2)




Dans le roman Ne rêve jamais de mourir (Never Dream of Dying) de Raymond Benson, James Bond emmène l’actrice Tylyn Mignonne déjeuner au « Petit Mâchon » (158, rue Saint-Honoré), un bouchon lyonnais qui revendique sur sa devanture une « cuisine imaginative bien batifolée, vive, surtout ! Une collation pour être bien entre soi... » Benson parle d'« un endroit charmant dans les tons jaune et brun », où « le menu était inscrit sur une grande ardoise noire trônant sur le trottoir à côté des petites tables carrées. » 

Ils y dégustent en entrée une salade (avec du veau, des croûtons, des tomates et du fromage de chèvre), puis une côte de veau à la crème d’estragon (pour elle) et des quenelles de brochet fraîches à la crème d’étrilles (pour lui), le tout accompagné d’une bouteille de pouilly-fuissé, « que Bond trouva un peu décevant, mais qui se mariait tout de même bien avec les plats. Lesquels étaient délicieux. » 



Juste en face, au 147, se trouve le « Club Med Gym », où un homme mystérieux surveille 007... (depuis la parution du roman en 2001, la salle est devenue le CMG Sports Club)

lundi 19 octobre 2015

Le Petit Livre de James Bond (6)

Deux aperçus du PETIT LIVRE DE JAMES BOND, écrit par mes soins, à paraître aux éditions First le 29 octobre, jour de la première parisienne de 007 Spectre.








samedi 17 octobre 2015

Bronzer n'est pas jouer

Quel rapport entre James Bond et Les Bronzés 3 ? Caterina Murino, bien sûr, qui tourna Casino Royale (2006) juste après le dernier volet du Splendid. Mais on trouve également l'hôtel Cala di volpe en Sardaigne. C'est en effet là qu'avaient été tournées des scènes de L'espion qui m'aimait (1977) !



L'hôtel tel qu'il était en 1977...


 ... et après sa visible restauration en 2005.



Le couple Bond-Amasova arrive dans le hall...



 ... tout comme Gigi (pourvue d'une nouvelle poitrine) !

 

 La décoration du comptoir de la réception...


 ... n'a pas changé, trente ans après !
 


 Même la plage où la Lotus Esprit sort de l'eau...



... est réutilisée par Patrice Leconte (on reconnaît les rochers à gauche).


jeudi 15 octobre 2015

Les adresses de Bond à Paris (1)





En octobre 1963, Ian Fleming et son épouse Ann sont au Touquet, une ville qu'ils apprécient particulièrement (et qui servit en partie d'inspiration pour la ville imaginaire de Royale-les-eaux dans Casino Royale). Attiré non par le jeu en soi, disait-il, mais par « le drame permanent de la tabagie du casino et la fièvre momentanée du jeu », le romancier joue au casino et remporte 500 Livres sterling. Il décide alors sur un coup de tête de dépenser l'intégralité de cette somme en caviar Beluga, qui sera le plat principal du dîner que les Fleming ont l'intention d'organiser chez eux après la première du film Bons Baisers de Russie.

Ils partent aussitôt pour Paris et arrivent assez tard. Au téléphone, la journaliste et romancière Nancy Mitford leur conseille de se rendre le lendemain matin chez Petrossian, 18 boulevard de la Tour-Maubourg. Cette maison a été fondée en 1920 par les frères Melkoum et Mouchegh Petrossian qui ont eu l'idée de commercialiser le caviar en France où il était encore inconnu. Au fil des années, cette adresse est devenue incontournable pour les gourmets et amateurs de produits fins.



Fleming achète donc pour 500 Livres de caviar et charge sa femme d'emmener les deux énormes boites par avion tandis qu'il repart en voiture. « Et s'ils essaient de me taxer à la douane ? » demande-t-elle. « Dis-leur que c'est pour James Bond », répond-il. Le 10 octobre, le tout-Londres presse pour assister à la première de Bons Baisers de Russie. « Ce n'est pas un très bon souvenir, raconte Ann Fleming. Ian était horriblement malade. Signer les autographes fut pour lui un supplice et j'eus toutes les peines du monde à l'arracher à ses admirateurs. Au souper, Ian paraissait aller un peu mieux. » Le 12 août 1964, Ian Fleming mourra d'une crise cardiaque. Mais en se remémorant l'épisode du caviar, Ann dira : « C'était une extravagance. Mais cela lui faisait plaisir et c'est ce qui comptait. »

mardi 13 octobre 2015

"Shademaker" : le film

Eric Saussine vient de mettre en ligne son troisième fan film de James Bond (après Shamelady et Shatterhand) : Shademaker ! Avec le retour du Spectre (et de Blofeld) avant 007 Spectre !

Le Petit Livre de James Bond (5)




Le livre vient d'arriver ! En librairie le 29 octobre...

dimanche 11 octobre 2015

Les voitures de 007 sur les Champs (2)


Ce dimanche 11 octobre, avenue de la Grande Armée à Paris étaient exposées de bien belles voitures bondiennes. Pas celles utilisées dans les films mais des modèles similaires. "Un festin pour le regard !"

 

L'Aston Martin DB5 et le dernier modèle, la DB10, utilisée dans 007 Spectre.


La 2CV de Rien que pour vos yeux, propriété de Luc Le Clech, 
président du Club James Bond France.


L'Aston Martin Volante V8 de Tuer n'est pas jouer.


La Lotus Esprit Turbo de Rien que pour vos yeux.


L'Aston Martin DB5 de Goldfinger.



Et l'Aston Martin DB10 de 007 Spectre.